Plus que jamais, nous devons oublier le mot RAP pour cette méthode de recherche-action. Le commentaire que l’on me fait très souvent est que cette méthode est connue depuis toujours, qu’elle est éculée, qu’elle ne marche pas, etc.  Il est temps de revenir à ce leitmotiv « Je participe, tu facilites » qui a le mérite de déterminer du premier coup d’œil la philosophie de la participation qui est au centre même de la méthode que l’on défend.

A la fin de la formation décrite ci-dessous, ces mêmes arguments sont revenus en force donnés plus par les cadres que par les animateurs de terrain. Ces derniers sentent une richesse méthodologique qu’ils n’ont visiblement pas pratiquée depuis des années. Il est temps donc d’oublier la rap et de donner toute la place à la méthode « Je participe, tu facilites ».

Les sessions de formation, en question

Durant de nombreuses années Asmae a financé des sessions de formation avec la méthode, je participe tu facilites. Oui, c’est une méthode de recherche-action. Ces sessions de 10 jours environ, coûtent très chers pour des résultats peu probants chez les animateurs formés. Ces formations dépendent aussi de la capacité des associations locales d’ingurgiter la méthode. Et ce n’est pas gagné.

C’est vrai qu’il y a une économie quand c’est un facilitateur qui vient de son pays et qui anime dans un pays du même continent. Juste un billet d’avion est suffisant. Mais réunir 20 personnes durant 10 jours, cela a un coût indéniable. Et pour quelles résultats ? Qui utilise, encore, la méthode à Djibouti ou au Maroc, pays qui ont connu, chacun, deux sessions de formation ? J’ai su, bien après, que les responsables d’une des associations ne croyaient pas dans cette méthode. Ils ont accepter les deux sessions pour faire plaisir à Asmae. Leur but était que les animateurs ne l’utilisent pas au sein de leur association. J’ai compris, en creusant plus loin, que ces personnes ne reconnaissent pas la capacité des jeunes animateurs à devenir des facilitateurs de la méthode. Ces cadres expliquent qu’un jeune animateur est encore trop tête brûlée pour animer des population locales. Les jeunes animateurs doivent être encadré par des anciens qui leurs montrent les solutions ! C’est navrant d’avoir encore des adultes pour penser comme cela !

C’est donc récemment que j’ai découvert ce problème. L’ancien de l’association a peur de perdre son ascendance sur les plus jeunes. Je reste sans voix. J’avais entendu cela fin des années 90, en Egypte, mais je n’y avais pas prêté attention. Un cadre d’une association égyptienne qui acceptait la formation mais interdisait à ses animateurs de l’utiliser. Je pensais que les jeunes animateurs allait faire la révolution. Le poids de l’ancien est très important même dans des association qui se disent avant-gardistes.

Solutions en devenir…

Nous sommes maintenant en 2025. Je ne vais pas m’amuser à calculer l’empreinte écologique d’une formation des années 90. Le jeu n’en vaut plus la chandelle. Maintenant, il est intéressant de pouvoir mettre un autre type de formation, en place.

Pour le moment, j’anime une remise à niveau de l’utilisation de la méthode. Il y a quatre personnes suivies. Deux travaillent et habitent au Sénégal. Deux travaillent et habitent la Belgique. Le facilitateur est en Belgique. Chacun se trouve chez lui. Chacun travaille avec son ordinateur. Ce qui est commun, c’est un Google doc où chacun peut écrire en même temps ses idées et un google drawing pour dessiner l’analyse. Réaliser un rafraîchissement de la méthode par Internet est donc tout à fait possible. C’est vrai que cela demande beaucoup d’attention pour le facilitateur, mais c’est tout a fait réaliste.

Il est clair que ce serait tellement mieux en présentiel. Il y a donc le coût économique, l’empreinte écologique, l’implication des cadres des associations locales et le nombres de personnes réellement formées qui sont actuellement quatre éléments fondamentaux pour l’organisation d’une formation. Cela fait beaucoup de critères. Nous allons donc imaginer une autre formule pour disséminer cette méthode de résolution de problèmes.

A très bientôt donc,

Géry de Broqueville

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