Dans l’édition 2003 du guide méthodologique « Je participe, tu facilites », dans la partie historique, l’on parle d’une quinzaine d’animateurs africains qui se sont rencontrés au Sénégal pour lancer une méthode originale de recherche-action qui a, ensuite, pris le nom de « Je participe, tu facilites ».
Voulant écrire un texte sur l’histoire de la genèse de cette méthode, je reprends le livre « Enfants en recherche et en action » édité par Enda Jeunesse-action en 1995. Ce livre reprend la synthèse de tous les travaux accomplis par les fondateurs de la méthode.
Il est évident que l’on ne lit pas ce livre tous les ans. Les informations qu’on y trouvent ont tendance à être oubliées. Ainsi l’on parle d’une quinzaine d’animateurs africains qui ont lancé cette méthode et pourtant dans le livre d’Enda on en compte une soixantaine.
Ils sont issus d’à peu près tous les pays du continent : Afrique du Sud, Angola, Bénin, Congo Brazzaville, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Mozanbique, Namibie, Rwanda, Sénégal, Tanzanie, Togo, Zambie et Zimbabwe, entouré d’une équipe pédagogique de personnes travaillant dans différents organismes africains. Cette démarche a été financée par une dizaine d’organismes financiers européens.
Actuellement que reste-t-il de tout cela ?
Si l’on en croit le nombre d’utilisateurs de la méthode dans le monde, elle est en train de se réduire comme une peau de chagrin. A moins que ça et là, dans leur coin, des animateurs continuent à l’utiliser. Nul ne le sait puisque pas grand monde ne communique autour de ses pratiques. Même les fondateurs historiques de cette méthode remarquable, se font très discret.
En tout cas, d’entrée de jeu, les bailleurs de fonds qui ont soutenu la création de cette méthode ne l’on jamais utilisée dans leur propre cadre. Il était de bon ton de financer une initiative de l’Unicef, mais delà à utiliser cette méthode de résolution de problèmes, il y a un pas qu’aucun n’a réalisé.
Dès 1993, j’ai été formé à l’utilisation de cette méthode, lors d’une session de restitution de René Sibomana, à Kigali (Rwanda). Asmae s’est petit à petit approprié cette méthode au point où, actuellement, deux personnes y travaillent à plein temps et une dizaine de volontaires ont déjà été formé à son utilisation. Le plan quadriennal de l’association Asmae déterminer lors des Etats généraux utilise la méthode « Je participe, tu facilites » avec tous les volontaires et les partenaires de l’association. Les prochains Etat généraux ont lieu en novembre 2015. Asmae est donc très dynamiques puisqu’elle propose des formations, des suivis d’associations, des suivis d’animateurs, des groupes de jeunes, ainsi que d’individus (1)… C’est aussi Asmae qui va sortir très bientôt des fiches techniques d’animation qui sont un excellent complément au guide méthodologique.
En Afrique, c’est probablement au Sénégal que cette méthode est la plus utilisée. Il n’est pas impossible aussi qu’au Congo, suite à la formation réalisée par rené Sibomana, il y a quelques années dans le cadre du réseau Rejeer, il y a ait pas mal de praticien de la méthode. Bien sûr il y a aussi le Togo, le Mali et d’autre lieu encore où la méthode est utilisée. Gageons que lors des sorties successives des fiches d’animation, des animateurs partagerons mieux leurs expériences dans le domaine.
Géry de Broqueville
(1) Depuis quelques mois, Asmae assure un suivi de personnes en plus de l’accompagnement de groupes. Nous partagerons ces expériences dans un prochain article.
Note : La photo d’introduction est un dessin d’enfant illustrant la première édition du guide.